COACH THERAPY
HISTOIRE DU SHIATSU

Les origines du Shiatsu

L’image du maître d’art martial, sage capable de détruire mais aussi de soigner en un clin d’œil est bien connue des pratiquants.

Les légendes ont ses racines dans la réalité, et certains guerriers du Japon féodal avaient une connaissance des techniques de soins. Avec le Shiatsu, je vous présente les liens qui unissent arts de soins et arts martiaux.

Le shiatsu est un art de santé japonais dont les origines remontent à la Chine ancienne. La médecine chinoise traditionnelle comprend cinq branches: la pharmacopée, l’acupuncture et la moxibustion, la diététique, le qi gong et enfin le massage (Anmo Tuina). On sait grâce à quelques chapitres du Kojiki, du Nihongi  et des Fûdoki, que les échanges entre la Chine et le Japon sont très anciens et datent de la période des royaumes combattants, et que dès 33 av. J.C., des relations officielles d’échanges culturels sont établies entre les deux pays. La Corée participa également très activement à l’introduction de la médecine chinoise, grâce aux commerces des livres, livraison de médicaments et des visites réciproques d’ambassades dans lesquelles on n’omettait jamais d’inclure un médecin.

L’année 561 fut capitale pour la médecine japonaise. Cette année-là, à la demande du Japon, le médecin Chi-chong importa 164 livres de médecine chinoise qui eurent un grand impact, traitant surtout de l’acupuncture et de moxibustion, mais aussi des principes théoriques qui sous-tendent cette médecine. Les Japonais surent par ailleurs faire preuve d’une indéniable liberté d’esprit. Suivant l’exemple des Coréens qui annotaient les ouvrages chinois et modifiaient les traitements, ils commencèrent eux aussi à créer leur propre médecine qu’ils appelèrent Kampo. Chaque branche de la médecine traditionnelle se développa de manière originale, tout en continuant à puiser des informations essentielles sur le continent. Cette première période dura jusqu’au 12e siècle, date à partir de laquelle l’influence chinoise déclina.

Zatoïchi, le masseur aveugle

En ce qui concerne les techniques manuelles de santé, deux sources sont capitales. D’un côté le massage chinois Anmo est devenu l’Anma (parfois retranscrit sous le terme d’Amma) au Japon.

Très populaire, cette technique permet de détendre, relâcher les muscles et soigner un grand nombre de désordres physiologiques (intestins, estomac, foie, etc.).

Ce massage se pratique sans huile et peut être réalisé sur une personne habillé ou couverte d’ un drap. Il est connu aujourd’hui jusqu’en Europe où on le retrouve surtout dans sa version « assis sur une chaise ergonomique » dans les entreprises, les salons ou événements publics.

Les amateurs de cinéma nippon le connaissent bien à travers du personnage Zatoïchi, héros aveugle et fin sabreur, masseur Anma. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard qu’il soit non-voyant.

En effet, le massage est l’un des rares métiers où la vue est inutile, la sensibilité des doigts y étant l’outil principal. Dans le Japon féodal le métier de masseur était d’ailleurs l’apanage quasi exclusif des aveugles.

L’autre source se développa en parallèle au sein des dojos.

Shiatsu et arts martiaux

Dès la période Kamakura (1185-1333), l’art de la guerre prit une importance capitale. Les études martiales devinrent essentielles, tant à titre individuel pour les guerriers, que pour le groupe au niveau du clan. C’est une période où le Japon rejette en bloc les anciens maîtres du continent, et où les ouvrages de médecines les plus importants sont traduits en graphie nipponne. C’est aussi une époque où l’entraînement dans les écoles traditionnelles (koryu) pouvait être brutal et les blessures probablement plus fréquentes que de nos jours. C’est pourquoi très rapidement, les écoles martiales furent aussi une source de premier ordre pour l’étude du corps, et  pour la médecine traditionnelle.

Le reboutage (la remise en place des os s’appelle Seïfuku), l’art de l’emplâtre, du pansement et des attelles étaient des savoirs indispensables pour soigner les élèves. Si beaucoup de dojos faisaient appel à un médecin pour ces aspects-là, quelques maîtres d’arts martiaux se mirent à étudier et à développer des techniques manuelles à partir des connaissances accumulées par les médecins.

Que faire lorsqu’un deshi tombe? Lorsqu’il perd connaissance? Prend un coup? Lorsque son cœur s’arrête ou fait une insuffisance respiratoire? C’est ainsi que l’on vit apparaître des Kuatsu ou techniques de réanimation dont l’enseignement sera transmis jusqu’au 20e siècle dans un Shinbudo comme le judo. Les premiers pratiquants de judo en France apprendront d’ailleurs ces techniques comme partie intégrante de leur cursus. Des ouvrages verront le jour à ce sujet dans les 70. Les Kuatsu furet donc adoptés par un certain nombre de Koryu, comme le Yagyu Shingan ryû qui date du 17 sicèle et s’enseigne encore. Au sujet des Koryu, il est intéressant de noter que le Jigen ryû shiatsu n’est pas issus de l’école de kenjutsu Jigen ryû, mais qu’il s’agit d’une création d’Harada Senseï en 1991, dont les racines se trouvent dans le Hakko ryû et le Koho Igaku Shiatsu.

L’art d’utiliser les points vitaux

Ces techniques manuelles venant des dojos vont bien entendu revenir vers les médecins, mais croiser aussi la route des masseurs. Les échanges seront fructueux, puisque l’art de l’Anma inclut tous les points et méridiens de l’acupuncture, ainsi que le sens des flux énergétiques, leurs rythmes, leurs liens avec les saisons et l’alimentation.

La recherche martiale adoptera d’abord les techniques de détente musculaires, de renforcement et d’entretien des articulations et des ligaments. Mais très vite, elle trouvera une application martiale aux Tsubo (points d’acupuncture) qui sont à l’origine de l’art d’utiliser les kyusho (points vitaux). A l’aide de pressions et autres manipulations sur des points qui se confondent avec ceux employés en acupuncture, les bushi (guerriers) développèrent un formidable outil de contrôle et de destruction.

Mais cette relation entre les arts manuels de santé et les arts martiaux ne s’arrête pas là. Tout au long de l’histoire, de nombreux styles de massages thérapeutiques tels que le Shiatsu feront leur apparition. Suivant l’exemple de leurs prédécesseurs, de nombreux pratiquants et maîtres d’arts martiaux s’intéresseront à ces techniques d’acupression.

C’est le cas du fondateur du Hakko Ryû, Okuyama Ryuho (photo ci-contre). Etudiant le Daïto ryû auprès de Takeda Sokaku, il découvre la terrible efficacité des kyusho. Plus tard, croisant différentes formes de shiatsu, il réalisera les liens étroits qui existent entre des pratiques.

Il développera alors le Hakko Ryû et son système de soin, le Koho shiatsu. Un autre exemple est celui de SO Doshin, fondateur du Shorinki Kempo, il apprit les techniques martiales, les kuatsu et les kyusho ; il ajoutera à ce savoir, la connaissance du soulagement par acupression.

Le Shiatsu aujourd’hui

C’est dans les années 50 que le Shiatsu moderne va se formaliser dans le Japon occupé par les forces américaines, grâce à un jeune homme appelé Namikoshi Tokujiro. Dès l’âge de 7 ans, il tente de soulager sa mère qui souffrait de polyarthrite rhumatoïde. Avec les années, la méthode de Namikoshi se développera en mettant l’accent sur l’anatomie et la physiologie.

Suite à sa rencontre avec Masunaga Shizuto, un de ses élèves, il introduira le système des méridiens et les théories de la médecine chinoise au sein de sa technique. Basée sur 365 points primaires, cette méthode est la forme d’acupression thérapeutique la plus répandue à ce jour.

Pour l’anecdote, son succès mondial est en partie dû à sa rencontre avec Marylin Monroe qui, en tournée au Japon, se fit soigner par Namikoshi auquel elle fit une immense publicité en rentrant à Hollywood. Mais l’influence du Shiatsu ne s’arrête pas aux stars, et nombre de maîtres du budo aimaient à se faire masser, à commencer par O Senseï Morihei Ueshiba, le fondateur de l’aïkido, qui demandait souvent à ses uchi-deshi de le masser.

Plus proche de nous, il y a une vingtaine d’années, Nobuyoshi Tamura Senseï souffrait des lombaires. Toshiro Suga l’accompagna alors deux maîtres de shiatsu réputés, installés à Paris, les Kawada père et fils. Ses problèmes furent réglés en quelques séances, notamment grâce à un travail régulier en Do-in. Conscient des bienfaits de cette pratique, il l’utilisa longuement comme méthode d’échauffement dans son enseignement.

C’est ainsi qu les aïkidoka qui le suivaient dans le monde entier se sont mis à pratiquer le Do-in sans le savoir.

Les bienfaits du Shiatsu

Les techniques manuelles de santé continuent à influencer le monde car elles sont principalement des voies de développement de l’être humain et non des voies de destruction de son prochain.

Dans cette optique, le Shiatsu est un outil de premier ordre qui offre  de nombreux bienfaits :

Permet de détendre et renforcer les défenses du corps

Agit en outil puissant et efficace pour prendre soin de soi en prenant de l’âge

Améliore et approfondi l’écoute profonde de son corps, la connexion à soi

Produit une profonde relaxation et agréable détente qui agit sur un meilleur sommeil

Aide efficacement dans la lutte contre les dépendances

Favorise la sérénité, la bonne humeur et diminue considérablement l’angoisse, l’anxiété, et le stress.

Soigne des maux du corps et de l’esprit

Favorise le bien-être autour de soi